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samedi 18 juin 2011

Fabesko

Fabesko, artiste plasticienne, a bien voulu répondre à nos questions. Nous l'en remercions.


Quels artistes classiques vous plaisent ou vous inspirent ?

Classiques, classiques ? Au départ, Picasso évidemment. Je l'adore par dessus tout. Après, dans les contemporains, je parlerais plus de Di Rosa, Combas. Sinon, j'adore Dadou qui est quand même bien abstrait maintenant. Mais après, je suis vraiment une petite fille de Keith Haring, de Di Rosa et Combas. Basquiat non. Tout le monde me parle de Basquiat par rapport à mon travail, mais moi je ne trouve pas. J'avais 16, 17ans en 1986, quand j'ai commencé vraiment à peindre, et Combas, je commençais à connaître, mais ce n'est pas lui qui m'a inspiré. Ce sont vraiment des gens comme Di Rosa.


Quelles sont vos intentions en art. Que souhaitez-vous exprimer?

En art, je souhaite surtout me faire plaisir à moi-même. C'est mon travail, j'ai envie de faire ça. J'adore passer mes journées à peindre, cela m'empêche de penser à des choses dont je n'ai pas envie de penser. C'est de l'art thérapie, peut-être. Je suis toujours dans un univers super ludique, avec beaucoup de super héros, des choses comme ça. Je m'en sers pour parler du monde. Les super héros, pour moi, ce sont des boucs émissaires. Ils n'ont pas sauvé le monde, donc c'est de leur faute si le monde va mal. Mon boulot évolue toujours là-dessus.


Je trouve que vos œuvres font revivre l'univers de l'enfance, avec les jouets, mais certains de ces jouets sont assez sombres, voire violents, avec des pistolets, des cœurs noirs, un Goldorak armé de son astéro-hache. Est-ce que vous souhaitez exprimer quelque chose de violent ?

Oui, tout à fait. Il y a un tableau qui n'est pas là, que j'ai vendu il y a un an, où on voit Goldorak au premier plan, avec un petit personnage dans un coin. Il s'appelle "J'avais 10 ans dans les années 80", parce que je suis née en 70, "et Goldorak ne m'a pas sauvé." Moi, j'ai eu une enfance difficile. Je rentrais de l'école pour me mettre Goldorak à la télé, il y avait RécréA2, etc. Cela me faisait juste me détendre par rapport à l'endroit où j'habitais et des parents pas très cool que j'avais. Je suis super noire par rapport au monde. J'ai un slogan, c'est "j'emmerde demain et après demain". C'est à dire que je vis vraiment au jour le jour. Je suis une épicurienne moderne, peut-être.


Une dernière question. Il y a toujours des écritures et des mots sur vos toiles. Qu'est ce que la lecture de mots apporte de plus aux œuvres ?

C'est sûr que ce n'est pas quelque chose d'obligatoire de mettre un mot. J'en fais des jeux de mots. Par exemple, Captain America, j'en fais Captain Americaca boudin, au lieu de dire que je n'aime pas les Etats-Unis. C'est plus pour me marrer, pour faire de la politique, mais comme si c'était un gamin qui la faisait. Après, il y a plein de choses, Goldorak, c'est Goldoraclure. C'est peut-être facile, mais moi, ça m'amuse.


http://artmachtfrei.carbonmade.com/
L'atelier de Fabesko est situé au 59 Rivoli, ex squat, ruche culturelle alternative en plein cœur de Paris.
59rivoli.org