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dimanche 28 avril 2013

Marcos Brêtas

Marcos Brêtas est un peintre brésilien installé en région parisienne depuis vingt ans. Il nous a ouvert les portes de son atelier dans le « Ventre de la Baleine », un ensemble d'ateliers d'artistes situé à Pantin.

Les peintures de Marcos Brêtas sont des grandes compositions classiques dans lesquelles les personnages sont dominés par le paysage, par l'obscurité et par la peinture. 

Pâte de peintre

« Incommunicabilité » – Peinture sur toile – 162 * 228 cm

Les tableaux de Marcos Brêtas sont sombres et dramatiques. Plus que le sujet ou le style, ce qui l'intéresse, c'est la technique et le métier du peintre, artisan avant tout. Marcos Brêtas explique qu'il faut que « le premier plan soit une pâte, avec la tension de la surface de la peinture sur laquelle il faut toujours marcher. »

Marcos Brêtas s'inspire des peintres de la Renaissance : Titien, Tintoret, Le Nain, Watteau. Il considère que ses tableaux sont baroques, c'est à dire comme une façade qui cache la réalité intérieure. Il explique : « Quand tu vois une façade, tu imagines à peu près l’intérieur. Avec le baroque, quand tu vois la façade, tu ne sais pas du tout ce qu’il y a à l’intérieur. »

Les personnages de Marcos Brêtas sont toujours un peu fantomatiques. Le fond du tableau transparaît à travers eux. « Ce ne sont pas les personnages qui doivent exister, c’est la peinture qui doit exister », explique l'artiste. « Tout se confond, les personnages, les fonds, les paysages. » Et de conclure : « Pour l’instant, j’arrive à défaire beaucoup plus les paysages que les personnages. Il faut que je change cela. »


Marcos Brêtas
Ateliers du « Ventre de la Baleine »
22 rue du Pré-Saint-Gervais
93100 Pantin

samedi 20 avril 2013

Dave Sheehan

Dave Sheehan, artiste irlandais de 45 ans, peint des boxeurs qui se battent. Nous l'avons rencontré cette semaine dans son atelier de Pantin en Seine-Saint-Denis. Ses peintures sont des images de la violence politique et sociale.

Du goudron et des gants de boxe

Dave Sheehan - « Come and get it » - goudron et médium acrylique sur toile

Les toiles de Dave Sheehan sont peintes avec du goudron. Il utilise aussi de l'huile et du médium acrylique. Dans sa série de tableaux sur les boxeurs, la peaux des personnages possède la couleur grise du goudron. Les shorts et les gants de boxe sont peints en bleu et rouge.

Sur certains tableaux, Dave Sheehan représente des petits soldats autour des boxeurs. Il montre la violence politique, l’affrontement entre pays qui sacrifient des soldats dans les conflits. La violence sociale s’exprime aussi dans ses tableaux primaires. Primaires comme les trois couleurs jaune, rouge et bleu et qu'il utilise.

Dave Sheehan s'est formé à l'école des beaux arts de Limerick en Irlande. Il a vécu en Afrique, en Amérique du Sud et en Bosnie. Il occupe depuis dix ans un atelier à Pantin au « Ventre de la Baleine », ancien bâtiment industriel reconverti en ateliers d'artistes.

Les toiles de Dave Sheehan sont fortes, brutes, radicales. Avec elles, nous sommes dans un rapport de force, elles sentent la sueur et le sang.

http://www.davesheehan.net/

http://www.labaleine.org/

samedi 13 avril 2013

Jean Brault

Le peintre Jean Brault expose actuellement à la galerie Cour Carrée à Paris. Ses toiles sont des constructions géométriques marquées par la légèreté et la blancheur.

Léger mur blanc

Jean Brault

Dans les tableaux de Jean Brault, le fond est blanc comme le mur sur lequel ils sont accrochés. L'artiste considère le mur blanc comme une extension du fond de ses toiles. Les formes rectangulaires qu'il peint vivent dans l'espace d'exposition. Elles semblent sortir des tableaux.

Jean Brault est inspiré par les œuvres géométriques d’Aurélie Nemours et d’Agnès Martin, ainsi que par le travail humoristique de François Morellet. Les toiles de Jean Brault sont structurées, tenues, très construites.

Pour composer ses peintures, il utilise des papiers découpés. Il cherche les compositions en assemblant les fragments de papier.

Les tableaux de Jean Brault forment une architecture blanche. Une architecture sereine et libre.


Jean Brault
Peintures
Exposition du 3 avril au 11 mai 2013

Galerie Cour Carrée
107, rue Quincampoix
75003 Paris

samedi 6 avril 2013

Christelle Téa


Christelle Téa a remporté le 28 mars 2013 le deuxième prix de dessin lors du prix Art School. Cette étudiante à l’école des Beaux-Arts de Paris réalise des dessins à l’encre de chine profonds et riches de détails. 

Foisonnement baroque


Christelle Téa, « La Raie, entre autres », 2012, Galerie de morphologie aux Beaux-Arts de Paris

Les dessins de Christelle Téa représentent différents lieux d’exposition, comme le cabinet de morphologie à l’école des Beaux-Arts de Paris ou le musée du Louvre. La fine ligne qui serpente sur le papier laisse de grands espaces blancs qui sont autant de profondeurs et d’ouvertures. 

Christelle Téa explique qu’elle « aime les lieux chargés d’histoire où il y a plein de détails. J’aime bien le baroque, les ornementations. »

Avec Christelle Téa, nous passons de l’œuvre au musée, contrairement au circuit classique du visiteur d’exposition qui entre dans un musée pour voir des œuvres. 

Le prix Art School se tient au 59 Rivoli à Paris du 29 mars au 21 avril 2013. Pour cette troisième année, il récompense de jeunes artistes en décernant des prix de dessin, peinture et photographie. 

Dans son dessin « La Raie, entre autres », Christelle Téa dessine des animaux dans un musée d’histoire naturelle. C'est une galerie d’animaux figés et en désordre. C'est la vie suspendue et embaumée dans l’espace d’exposition. 

Avec « Le jugement dernier et le Colleone », elle nous fait visiter un intérieur muséal avec la représentation d’une fresque de Michel-Ange et une statue de cavalier en armure. Tout autour, des statues, des vases, des colonnes, un gisant. 

Christelle Téa est plus intéressée par l’ensemble et par l’espace que par  les œuvres individuelles. « Je prends un détail précis et après je commence mon dessin », indique-t-elle. 

Et quand on lui demande ce qu’elle recherche dans le premier détail : « C’est quand il y a beaucoup de choses, quand c’est chargé. Quand c’est vide, cela me plaît un peu moins. »


Prix Art School
du 29 mars au 21 avril 2013

59 Rivoli
59, rue de Rivoli
75001 Paris 

http://christelletea.wordpress.com/