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vendredi 31 mai 2013

Danh Vo

Danh Vo, né en 1975 au Vietnam, expose au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris jusqu’au 18 août 2013. L’artiste, qui a fui son pays avec sa famille à l’âge de 4 ans, montre des objets qui évoquent la guerre du Vietnam et la colonisation française en Indochine. 

Vietnam conceptuel

Danh Vo expose des objets ayant appartenu à Robert McNamara, secrétaire à la défense des Etats-Unis entre 1961 et 1968 durant la guerre du Vietnam. Nous voyons des fauteuils, des plumes de stylo, un recueil de photographies, la lettre d’acceptation par Robert McNamara du poste de secrétaire à la défense. Chaque objet présente une grande richesse d’expression et une grande profondeur. Ce protagoniste de la guerre a bouleversé la vie de Danh Vo. Cette évocation des événements historiques qui ont forgé son parcours est très touchante.

Danh Vo fait resurgir le passé. C’est un art d’histoire, comme la peinture d’histoire des 18ème et 19ème siècles, qui prend la forme d’art conceptuel, d’objets ayant réellement servis.

Nous voyons d’autres pièces qui sont des témoignages de la guerre du Vietnam : par exemple les lustres de l’hôtel parisien où fut signée la fin de la guerre en janvier 1973.

A travers une lettre de Théophane Vénard, prêtre missionnaire envoyé en Indochine au 19ème siècle, Danh Vo évoque la colonisation française en Asie.

Dans cette exposition, la présentation des objets est simple, rustique. Ils sont vieux et abîmés. Les lustres sont présentés dans des échafaudages de chantier. Ici, le musée joue bien son rôle qui est de figer les objets. Ainsi statufiés, ils peuvent parler, mais parler une langue « d’amateurs d’art ». Une langue profonde et riche qui serait inaudible en dehors du musée.


Danh Vo
« Go Mo Ni Ma Da »
Du 24 mai au 18 août 2013
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

samedi 25 mai 2013

Raymond Cazes

Raymond Cazes peint depuis une quinzaine d’année. Cet auvergnat expose ses aquarelles au château de Grouchy dans le Val d’Oise jusqu'au 9 juin 2013. Avec ses tableaux aux tons ocres représentant des forêts d’automne ou des vieux outils, il maintient la tradition du rust art , l’art de la rouille. Ses maîtres sont David Poxon, Angus mc Ewan ou Marc Folly.

Feux d’automne

« Souches » – aquarelle

« Souches » est une aquarelle de grand format. C’est un mouvement vers le haut emmené par une souche d’arbre. La souche est foncée, faite de multiples traits entrelacés. Elle prend place sur un fond ocre jaune et orange. Un fond dilué, mélangé, bouillonnant. En haut, il y a un rouge rosé qui refroidit l’ensemble.

Le tableau est presque abstrait. Raymond Cazes explique qu’il part de couleurs et qu’il va vers « quelque chose ». Même si il n’est pas dans l’anti figuratif, cela peut donner des formes très personnelles. 


Raymond Cazes
Exposition du 3 mai au 9 juin 2013
Château de Grouchy – Osny (95)

http://www.raymondcazes.com/

samedi 18 mai 2013

Roger Mühl

La galerie de la bouquinerie de l'Institut, à Paris, présentait jusqu'au 10 mai 2013 des tableaux de Roger Mühl. Avec « Murets et Oliviers », une grande peinture sur toile, ce peintre nous entraîne dans un paysage de Provence baigné de soleil. En utilisant des tons très blancs, il rend sa peinture fraîche et aérienne. 

Soleil blanc

« Murets et Oliviers » – huile sur toile - 150 x 160 cm

La force de ce tableau tient au contraste entre le sujet représenté, un paysage méditerranéen, et les tons froids et blancs utilisés. Chez Roger Mühl, le soleil est rafraîchissant. 

L'œuvre de Roger Mühl est radicale. Il nous impose ses silhouettes d’arbres monstrueuses, cubistes, réduites à des aplats. Nous ne pouvons pas échapper à ses couleurs légères qui nous attirent. Les tons blanc créent un espace, apportent une profondeur, accentuent la perspective aérienne.

Roger Mühl est né en 1929 à Strasbourg. Il a exposé dans différentes galeries à Paris, à New York, à Tokyo, en Suisse. Il est décédé en 2008.


Roger Mühl
Exposition à la galerie de la Bouquinerie de l’Institut
3bis, rue des Beaux-Arts
75006 Paris

http://www.bouquinerie-institut.com

dimanche 12 mai 2013

Karin Olesen

Karin Olesen est danoise. Elle peint des motifs cubistes colorés sur de vieux tableaux représentant son Danemark natal. Avec une démarche rappelant celle de Pablo Picasso, Karin Olesen imprime sa marque sur son environnement, fut-ce au mépris du travail des autres peintres. Elle semble dénigrer et piétiner le passé avec fougue et violence. 

Elle expose jusqu’au 5 mai 2013 ses œuvres au 59 Rivoli à Paris. 

Acrylique sur toile

« Picnic » – 100 x 120 cm

Pour Karin Olesen, la vie et l’art sont durs. Etre trop mou ou trop consensuel n’avance à rien. « Picnic » est un tableau qui appartenait à son grand-père et qui représente un paysage d'eau et de verdure. Sur cette belle toile encadrée, elle a peint des motifs géométriques à l'acrylique. Et tant pis si le peintre d’origine ou ses héritiers ne sont pas d’accord. Elle ne leur a pas demandé leur avis. 

Vis ta vie, peins ta vie. Telle semble être la devise de Karin Olesen. Avec cette exposition au 59 Rivoli, elle apparaît comme une artiste suractive, obsédée par l’idée de laisser sa trace, ne respectant rien ni personne et certainement pas le travail de ses prédécesseurs. L’art est quelque chose de trop sérieux pour s’encombrer de vieux tableaux. 

Pour recouvrir de peinture à l’eau des tableaux initialement peint à l’huile, elle a gratté et poncé la peinture. Elle a ensuite utilisé un liant acrylique. 

Karin Olesen ne se soucie pas de la valeur des œuvres d’art, en tout cas pas de celles des autres. Quand on lui demande si quelqu’un dans le futur pourrait recouvrir ses propres œuvres, elle répond : « Non, c’est impossible, elles coûtent trop cher. »


Karin Olesen
« Déjeuner sous l'herbe »
Jusqu’au 5 mai 2013

59 Rivoli
75001 Paris

http://www.karinolesen.dk

samedi 4 mai 2013

Les frères Chapuisat

Les frères Chapuisat présentent leur dernière installation à l'abbaye de Maubuisson, dans le Val d'Oise, jusqu'au 3 novembre 2013. Ces artistes suisses ont créé un parcours labyrinthique en bois dans lequel le visiteur est amené à participer physiquement.

Parcours du combattant

Gregory et Cyril Chapuisat ont construit un long boyau de bois dans lequel les visiteurs se perdent, s'essoufflent, se contorsionnent, se parlent entre eux pour s'indiquer les impasses et les bons passages. Le tout à trois mètres de haut sous les voutes des salles de l'abbaye. 

Cette œuvre est d’abord composée de sons. Le son des pas sur les planches de bois. Les souffles forts, signes de la fatigue ou de la lassitude des visiteurs. Les indications du guide, resté en bas, à travers les parois : « Combien êtes-vous ? Tournez à droite. »

C'est une installation ludique et cocasse. Nous adorons nous faire peur en rampant la tête la première dans ces passages étroits. Nous sommes un peu hors du monde, dans une cabane merveilleuse. Nous touchons le plafond des hautes salles de l'abbaye habituellement inaccessibles.

Reste le sentiment de s'être perdu dans un univers créatif foisonnant. Le temps d’une traversée, nous avons fait confiance à ces artistes que sont les frères Chapuisat. A certains endroits, il n’y a pas moyen de faire demi-tour. Les épaules passent à peine. Nous sommes obligés d'avancer.


« Le Buisson Maudit »
Exposition des Frères Chapuisat

Abbaye de Maubuisson
avenue Richard-de-Tour
95310 Saint-Ouen-l'Aumône

Jusqu’au 3 novembre 2013