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lundi 21 avril 2014

Véronique Lonchamp

Véronique Lonchamp sculpte des personnages d’une vingtaine de centimètres de haut. Leur mise en scène fait que l’on imagine des volumes, des souffles, des mouvements. Véronique Lonchamp vit et travaille à Paris. Elle nous a reçus en avril 2014.

Gros volumes

« Le plongeoir » - bronze - hauteur : 75 cm

Nicolas Goulette : Tu veux faire des grands espaces dans tes sculptures ?

Véronique Lonchamp : C’est à l’intérieur de moi que j’ai envie de faire des grands espaces. Je m’imagine dans la nature, dans un espace qui n’est pas clos. Je fais des sculptures en bronze, assez lourdes, mais qui s’élèvent dans l’espace.

Je vois une chorégraphie, une danse, dans tes sculptures. C’est ce que tu as voulu exprimer ?

J’ai fait beaucoup de danse quand j’étais plus jeune. Avec peu de choses, on donne un geste, une indication de ce qu’on est. J’aime bien jouer avec le corps, sa gravité, sa souplesse. On doit pouvoir discuter avec les sculptures.

Quels artistes t’ont inspirés ?

Des artistes du domaine de l’écriture, de la danse, des voyages. J’aime énormément Marino Marini, Rodin, Chillida, Giacometti. Je ne suis pas dans leurs traces. Je cherche ma trace à l’intérieur. Je tâtonne.


Les prochaines expositions de Véronique Lonchamp auront lieu à Saint Brieuc, à Bergerac et à Valence.

Site web : http://veroniquelonchamp.fr

samedi 12 avril 2014

Kôichi Kurita

Prendre des poignées de terre et les exposer dans des coupelles. C’est ce que tente Kôichi Kurita à l’abbaye de Maubuisson (Val d’Oise) jusqu’au 5 octobre 2014. Né au Japon en 1962, Kôichi Kurita dispose ses coupelles en rond, comme la Terre.

Travail de la terre

« lune_eau_terre_soleil »
2014
108 terres du Japon, eau de Maubuisson, coupelles de verre, bois
Ø 4, 50 m
photo Catherine Brossais
© conseil général du Val d’Oise / courtesy de l’artiste Kôichi Kurita

Kôichi Kurita expose notamment un flacon de terre de Fukushima. Cela évoque la mort, la perte de la pureté du sol, la pollution du nucléaire. La brochure de l’abbaye indique que la collecte a eu lieu avant le séisme. Un flacon contenant de la terre peut effectivement être vu comme une œuvre d’art. Avec l’étiquette « Soil of Fukushima » dessus, la catastrophe de 2011 vient à l'esprit.

Dans la « salle des religieuses », Kôichi Kurita a placé 1000 carrés de terre sur des feuilles de papier. Ce travail résonne avec la pierre des piliers et des murs. Les couleurs des terres donnent un peu de vie à ce travail minéral.

Dans la « salle du parloir », Kurita a réalisé une installation minimaliste. « lune_eau_terre_soleil » consiste en 108 coupelles de terre disposées en cercle autour du pilier. Le cercle apporte une dimension spirituelle et évoque le cosmos, de la même façon que la salle de l’abbaye possède une dimension religieuse.

Kôichi Kurita marche et arpente les chemins. Il foule au pied la terre. Il ramène de ses voyages des échantillons de terre, comme d’autres des cailloux.


Kôichi Kurita
« Mille terres mille vies »
jusqu'au 5 octobre 2014

Abbaye de Maubuisson
avenue Richard de Tour
95310 Saint-Ouen l’Aumône

dimanche 6 avril 2014

Capucine Hummel

Capucine Hummel, ancienne étudiante aux Beaux-Arts de Paris, travaille au «Ventre de la Baleine» à Pantin. Elle réalise des dessins au fusain par frottage en posant le papier sur le sol. Les formes qui en ressortent sont les traces du sol sur lequel elle a dessiné. Jouant sur les textures et les intensités de gris, les œuvres de Capucine Hummel contiennent des formes, des paysages, des montagnes. Un travail lié à la peinture traditionnelle chinoise ainsi qu’au surréalisme.


Nicolas Goulette et Aglaya Muravlov : Au départ, est-ce qu'il y a un artiste qui t'a inspiré ?

Capucine Hummel : Quand j'ai commencé à faire des frottages, j'ai pensé à Max Ernst qui utilisait le frottage comme procédé automatique pour créer son univers surréaliste. Il y a une part de surréalisme dans mon travail, c'est indéniable.

Est-ce que tu pourrais vivre sans faire de l’art ?

Je ne pourrais pas parce que je ne trouverais pas de sens à ma vie. Cela ne veut pas dire que cela me donne de façon simple un sens parfait. Malgré la création, il y a tellement de doutes qui rentrent en compte. Il y a tellement de questionnements.

Qu’est-ce qu’un artiste ?

Je pense qu'il y a différentes façons d'être un artiste. Il n'y a pas une seule définition. Pour moi, être un artiste, ce n'était pas vraiment une question qui s'est posée. C'est une nécessité intérieure de créer des choses, un rapport à la matière.



« 6 minutes avec une artiste (Capucine Hummel) »
vidéo 6'37''
2013
réalisée par Aglaya Muravlov en collaboration avec Nicolas Goulette