Eugène Delacroix est un peintre français, né en 1798, décédé en 1863, dans la lignée de la peinture classique. Ses peintures reprennent les sujets dramatiques qui font la force de la tradition. Dans ses scènes oniriques, orientalistes et symboliques, le héros est perdu dans ses pensées, au milieu du fracas des passions humaines.
Dans "Le Tasse dans l'hôpital Saint Anne", peinture de 1839, nous voyons un poète seul dans sa cellule, soumis aux railleries de trois personnages qui le regardent. C'est un clair obscur. Le poète est dans la lumière, alors que les murs de sa chambre sont dans l'ombre. L'éclairage vient d'en haut, d'au delà de la cellule, comme l'intelligence et le génie de l'artiste. Le poète est immobile, il pense, son esprit s'élève dans la colonne de lumière.
"La mort de Sardanapale", datée de 1828, représente une mêlée, un massacre en cours. Dans ce tumulte, un homme, Sardanapale, reste stoïque. Il médite comme si le présent n'était rien. C'est une vision orientaliste, une scène de tuerie collective dont l'horreur et l'érotisme très forts sont éloignés de nous dans le temps - l'antiquité babylonienne - et l'espace - la Mésopotamie. Comme souvent chez Delacroix, l'excitation, le tumulte ambiant sont relativisés par le personnage central qui regarde au loin, qui réfléchit en son for intérieur.
La "Liberté guidant le peuple" (1830), est une scène d'émeute dans Paris. Les insurgés s'avancent vers nous, qui sommes aux premières loges. La femme qui guide le peuple est un symbole. C'est une allégorie avec sa toge grecque. Les révolutionnaires sont en pleine action violente. Les figures sont expressives, hurlantes, fermées, passionnées ; les yeux exorbités, les bouches pincées. Nous voyons tout un système de dessin issu de la culture classique. Seul un homme, en habit noir et haut de forme, semble s'être arrêté un instant. Il regarde devant, en un point hors du tableau.
Dans ces tableaux, Delacroix place un personnage intellectuel au milieu de la violence physique, érotique, antique. Un personnage qui semble méditer, en regardant le spectateur actuel que nous sommes, comme pour penser à l'avenir. Comme pour dire au spectateur : "Ici, les passions humaines sont déchaînées. L'art classique est fondé sur la dramaturgie. A toi de t'exprimer maintenant".
jeudi 27 octobre 2011
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