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samedi 7 avril 2012

Yayoi Kusama

Yayoi Kusama, artiste japonaise, a fait l’objet d’une rétrospective au centre Pompidou en 2011. Née en 1929, elle travaille d’abord la technique du dessin, à la gouache et au pastel. En 1957, elle quitte le Japon pour les Etats-Unis. Elle y réalise de grandes toiles faites de multitudes de points gris sur fond blanc. Art minimaliste, art conceptuel, il s’agit presque de toiles monochromes. En 1962, elle fait des collages en série d’étiquettes ou de faux billets.

Elle réalise, en tissus cousus et rembourrés, des coussins blancs qui enrobent des objets : un bateau, un fauteuil, un escabeau. En 1966, elle commence à figurer des points sur sa propre image, sur son propre corps, dans le cadre d’aquarelles et de photocollages sur papiers. Elle débute les performances dans la rue à New York en 1966.

En 1973, elle rentre à Tokyo. Ses travaux sur papier (collages, aquarelles, gouaches) évoquent le suicide, la mort, la guerre. Dans les années 1980, elle continue à peindre de grandes toiles abstraites colorées, où l’on voit des environnements organiques, des enchevêtrements de branchages rouges sur fond vert, des points avec queues.

« Les nuages » (1984, tissu cousu et rembourré, peinture - cent pièces) : ce sont des sortes de coussins blancs multiformes étendus sur le sol. Tous ont une trace de peinture noire sur leur tranche. « Ame ravivée » (1995, acrylique sur toile) est un grand triptyque sur un fond noir. Des points blancs plus ou mois gros dessinent de longs tubes verticaux. Nous pensons à des peaux de serpents.

« Mort d’une illusion » (2001, tissu cousu et rembourré) est une grosse masse de tissus blancs qui s’élève au dessus de nous. Une longue queue en sort et touche le sol. C'est une sorte de monstre sans œil ni bouche, un extraterrestre débarqué de sa planète. « Les yeux à moi » (2010, acrylique sur papier) est une grande toile carrée. Sur un fond bleu, des formes rouges entourées de noir contiennent des points noirs. Nous croyons y voir des yeux, des cellules, des bouts de queues.

Peintre, sculptrice, actrice de performances, Yayoi Kusama créé un univers psychédélique où les joies de l’exploration de son corps sont vite remplacées par l’horreur de visions de formes organiques. Un monde sexuel et onirique où les coussins de sa chambre d’enfant se transforment en excroissances reptiliennes. Une exposition à la fois confortable avec ses multiples petits points, et dérangeante avec ses visions de tentacules. Avec Yayoi Kusama, on aime se faire peur, on jouit de ses visions d’horreur.

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