Ingrid Luche expose actuellement ses œuvres à la galerie "Air de Paris", située rue Louise Weiss dans le 13ème arrondissement parisien. L'exposition rassemble des tuniques, dessins et sculptures.
"Ghost Dress : le Rêve de la Halle Bibliothèque" est une tunique blanche portant des images de papillons et de meubles, des bibliothèques. Cette tunique est comme un objet de musée. Elle semble avoir été portée dans le passé, à une autre époque, en un autre lieu. Et elle est ici, actuellement, dans cet espace d'exposition. Nous ressentons une dualité des intentions (l'intention du porteur de la robe, et l'intention du spectateur actuel), une dualité des époques, des lieux, à l'instar des objets de musées, et notamment des arts premiers.
"Blue Moon, bleu de travail" est un vêtement en jean accroché au mur blanc de la galerie. Des petits carrés de tissus, semblables à des post-it, sont collés dessus. Sur ces pense-bêtes sont écrites des notes, comme des futurs projets : "Maquette", "Cartes Plans", "Photos". Ce vêtement semble être l'habit de travail de l'artiste, l'habit qu'elle porte quand elle créé des œuvres. Il s'agirait alors d'une sorte d'autoportrait.
"Projection + eau + percée + envers" est un dessin sur papier. Le titre nous éclaire sur le sujet : une vue en perspective de quatre piliers (la projection), un plafond bleu (l'eau), un trou dans le plafond d'où sort une colonne bleue verticale (percée), la colonne verticale semble descendre du plafond (envers). C'est une œuvre surréaliste, étrange, avec laquelle nous perdons nos repères.
"Monsieur Pigman" est une sculpture représentant une tête, un buste et deux bras. Le personnage, avec ses longues oreilles et son groin, a une tête de cochon. La sculpture est noire, mais porte des taches colorées bleues, oranges, jaunes, blanches. Nous croyons voir un animal de foire, exposé dans cette salle de la galerie.
Ingrid Luche a bien voulu répondre à nos questions. Nous l'en remercions.
Je trouve que votre travail évoque l'absence de l'humain dans les objets d'exposition, dans les objets placés dans les musées. Est-ce que cela a été votre intention ? Quelles ont été vos intentions avec ces œuvres ?
C'est vrai que la présence physique en tant que telle est absente. En revanche, les objets évoquent une présence, que ce soit avec la présentation des robes, ou dans l'espace qu'occupe "Monsieur Pigman". On imagine autrement avec un costume, un objet rituel comme le témoignage d'une activité (humaine ?).
Quel artistes classiques vous plaisent ou vous inspirent ?
Il y en a trop. Si je voulais parler des robes, je pourrais parler d'une référence au manteau d'Etienne Martin, qui est une forme de restitution du plan de sa maison d'enfance. C'est le souvenir d'un espace qui a disparu. Les différents éléments peuvent se recombiner, les éléments textiles, des corps, des matériaux. Quand on voit l'objet, on est loin de se douter de ce que c'est.
Ingrid Luche
Exposition jusqu'au 21 janvier 2012
Galerie Air de Paris
32, rue Louise Weiss
75013 Paris
www.airdeparis.com
vendredi 9 décembre 2011
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