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lundi 24 décembre 2012

Basile Dupin-Letrait


Basile Dupin-Letrait réalise des tableaux pleins de poésies dans lesquels les personnages sont perdus dans leurs villes et dans leurs pensées. Il a exposé au « Free Market de Paname », marché d’art alternatif qui s’est tenu au 59 Rivoli à Paris jusqu’au 23 décembre 2012.

« Dans la houle » (acrylique sur bois, 41 x 27 cm) montre une femme perdue dans des vagues bleues regardant, au loin, les immeubles d'une ville moderne. La scène se passe sous un lourd ciel aux nuages épais. Nous sommes dans un rêve au milieu des vagues, du ciel oppressant, de la ville lointaine.

« La ville au matin » (acrylique, format A3) est une ville de jeu de construction fièrement posée sur l'herbe, face au ciel. On trouve force et vigueur dans cette peinture aux instincts primaires. 

« Gangsters » (acrylique sur carton entoilé, 41 x 27 cm) présente deux personnages noirs dans un escalier. La scène est bancale, les murs penchent vers la droite.  Les deux silhouettes sont presque invisibles dans l'escalier noir. Un des personnages descend vers nous en emportant un colis. C’est énigmatique. Qui sont ces deux espions qui restent dans le noir ? Quel lourd fardeau portent-ils pour qu’ils se traînent ainsi dans l’ombre ?

« Chez la voisine du 4e » (acrylique sur carton entoilé, 41 x 27 cm) est un immeuble bleu avec deux fenêtres ouvertes sur un intérieur jaune d’or. Tout en bas, dans la rue sombre, une petite voiture jaune, d’un jaune qui tient tête au jaune des fenêtres. A l’une des fenêtres ouvertes, une personne regarde à l’extérieur, en bas, la rue dans la nuit, et la voiture qui l’attend. 

Basile Dupin-Letrait montre un univers personnel : un univers sensible, bleu ; un univers avec peu de parole ; un univers dans lequel on se laisse aller comme dans un rêve ;  un univers que l’on n’a jamais fini d’explorer.  


Entretien avec Basile Dupin-Letrait :

Nicolas Goulette : Vos personnages sont perdus dans leurs pensées, dans leurs réflexions ?

Basile Dupin-Letrait : Oui. Ils invitent tous à regarder le décor de l’image. Ils sont là pour permettre à celui qui regarde de regarder aussi ce qu'il se passe autour. C’est un plus. Si le décor était tout seul, on aurait moins envie de le regarder, on se sentirait moins attrapé à l'intérieur. Beaucoup des personnages sont intéressés par ce qu'il se passe aux alentours. On a l'impression que l'espace existe. 

Il y a beaucoup d'ambiances bleues. Est-ce que le bleu est pour vous la couleur de l'intériorité et de la réflexion ?

J'adore le bleu et le rouge. Je n'utilise pas beaucoup de jaune. Le vert, le bleu mélangé au jaune, n'est pas une couleur que beaucoup de gens adorent. Alors que le bleu avec le rouge, cela produit souvent des tons assez doux, assez chauds, assez apaisants, même si le bleu est une couleur froide. Le bleu est une couleur qui apaise, qui invite à voir ce qu'il se passe. 

On a l'impression que les personnages sont plongés dans leurs pensées à la façon d'Edward Hopper qui est actuellement exposé au Grand Palais. Est-ce que Edward Hopper est une référence artistique pour vous ?

J'adore Edward Hopper. C'est un peintre que j'ai découvert il y a peu de temps. Ses tableaux sont à la fois de l'illustration, qu'on pourrait retrouver dans des livres, et des vraies peintures. C'est différent de ce qu'on peut voir habituellement dans les musées. Souvent on différencie beaucoup les peintres des illustrateurs. Lui, il a fait à la fois la peinture et l'illustration. On le ressent vraiment dans ses tableaux et on obtient des scènes très réalistes et avec un bel imaginaire. Il y a un monde différent qui se dégage dans ses tableaux. Oui, j'aime beaucoup.


http://bouillesdebasile.blogspot.fr

http://www.lefreemarketdepaname.com

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