Corelia Roché réalise des peintures et sculptures qui grouillent de petits bonshommes ou de figurines dans des immeubles, au milieu de chiffres et de lettres. Elle nous a reçu cette semaine dans son atelier à Pantin en Seine Saint-Denis et nous a accordé un entretien.
Corelia Roché a exposé à la galerie Voskel à Paris, à l’Ambassade d’Argentine (Paris), au Musée del Tigre de Buenos-Aires, à la Zona Red-Hook à New York. Elle fait partie du groupe de peintres argentins « El Colectivo » et travaille avec les Ateliers-Est de la ville du Pré Saint-Gervais.
Corelia Roché a exposé à la galerie Voskel à Paris, à l’Ambassade d’Argentine (Paris), au Musée del Tigre de Buenos-Aires, à la Zona Red-Hook à New York. Elle fait partie du groupe de peintres argentins « El Colectivo » et travaille avec les Ateliers-Est de la ville du Pré Saint-Gervais.
La cité de la récupération
Corélia Roché dans son atelier à Pantin
Nicolas Goulette : Pourquoi les bonshommes s’agitent les bras en l’air sur tes tableaux ?
Corélia Roché : Ils s’agitent les bras en l’air ? Pas tout le temps. Mais quand les bras sont en l’air, c’est qu’ils réclament quelque chose. C’est un peu tout le monde qui réclame des choses.
Mais pas seulement. « Mettre les bras en l’air » peut signifier beaucoup d’autres choses. Par exemple les mains ouvertes, pour montrer qu’on n’a pas d’armes, qu’on ne veut ni attaquer ni se défendre.
Ces signes enchevêtrés m’évoquent l’art précolombien. Est-ce que c’est quelque chose qui t’inspire ? Quelle forme d’art t’inspire ?
Je suis autodidacte, je n’ai fait aucune école d’art. Beaucoup de choses m’inspirent. Tout ce que j’ai emmagasiné depuis l’enfance. Au départ, on m’a un peu assimilé à l’art brut, avec cette façon spontanée de travailler. Je me retrouve aussi dans le courant de la Figuration Libre.
Je n’ai pas un truc particulier. Je fonctionne à l’impulsion. Je vais puiser partout et nulle part. Je n’en sais rien moi-même.
Je trouve que tu fais du all over. Tu remplis toute la surface …
Comme les êtres humains remplissent la planète.
Tu remplis toute la surface des toiles avec des signes.
Avec des signes, avec des bonshommes, avec des immeubles. Souvent, je me bats pour laisser du blanc. Parfois j’y arrive, parfois je n’y arrive pas. J’essaie de laisser un peu d’air, mais j’ai beaucoup de mal. Je pense qu’il y a cette surpopulation dans mon travail qui est en corrélation avec l’homme sur terre. Mais c’est plus complexe que ça. Alors, je ne réfléchis pas trop. Je fais et je n’analyse pas.
Certains tableaux sont très grands, plus grand que la taille humaine. Pourquoi ?
J’ai commencé à travailler sur des petits formats. J’ai mis longtemps à arriver aux grands formats. C’est vrai que le grand format est assez exaltant parce qu’on part dedans, on ne sait pas où l’on va.
Avec le petit format, on peut se perdre aussi, mais on est comme dans un petit cadre. On reste dedans. On flotte. Alors qu'avec le grand format, on nage, on ne sait pas si on va arriver quelque part.
Au départ, j’ai fait un grand format parce qu’on s’attaque aux choses. Je me suis attaqué au grand format.
Tes supports sont multiples, il n’y a pas que de la toile sur châssis. Il y a une toile tendue entre deux barres.
C’est fonctionnel pour l’enrouler et la transporter plus facilement. C’est aussi une question financière, monter sur châssis, cela coûte cher. Je ne sais pas quand je vais arrêter la toile, c’est pour ces raisons que l’aspect bâche convient à mon travail. Je me suis arrêté là, j’aurais pu continuer. Cela peut monter encore et encore, il n’y a pas réellement de fin. Je pourrais faire le pan d’un immeuble, c’est une question de temps et d’envie bien sûr.
Pourquoi peins-tu avec des mots et des lettres ?
Quand je pense à un truc, je le marque. Tout à coup, il y a « 2 » qui vient, « à bientôt », « donde esta el rey ». Je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça. Je ne me censure pas. Parfois j’écris un truc, et après cela se fond, cela disparaît.
Il y a toujours des personnages et des immeubles. C’est pour évoquer la ville, l’univers urbain ?
Je vis dans la ville. J’habite à Aubervilliers, je travaille à Pantin. Je suis dans la ville, donc forcément, je regarde autour de moi et ce que je vois, ce sont des immeubles, des gens, des voitures, des cafés.
Est-ce que tu fais de la culture populaire, de la contre-culture, avec tes jouets, tes petits personnages ?
C’est la matière qui me dirige. Je parcours les vides greniers. Je regarde les choses qui traînent par terre dans les rues. Je ramasse. Cette fois, c’était des jouets en brocante. J’ai acheté un énorme sac de jouets. Puis un deuxième et un troisième.
C’est la multitude qui m’intéresse. Je ne savais pas ce que j’allais faire avec ces jouets. C’est la matière d’abord. J’ai trouvé ça rigolo, ludique. Mon travail n’est pas du tout intellectuel.
Tu utilises toujours du bleu de céruléum et du jaune.
J’aime les couleurs franches, vives. Le rouge, rouge sang, le jaune soleil, le bleu céleste, les couleurs opaques et couvrantes. Parfois aussi, je malaxe tout ça. Mais j’aime bien quand ça pète.
Site web : http://corelia.roche.free.fr
L’atelier de Corélia Roché est situé au Ventre de la Baleine à Pantin
http://www.labaleine.org
Corélia Roché : Ils s’agitent les bras en l’air ? Pas tout le temps. Mais quand les bras sont en l’air, c’est qu’ils réclament quelque chose. C’est un peu tout le monde qui réclame des choses.
Mais pas seulement. « Mettre les bras en l’air » peut signifier beaucoup d’autres choses. Par exemple les mains ouvertes, pour montrer qu’on n’a pas d’armes, qu’on ne veut ni attaquer ni se défendre.
Ces signes enchevêtrés m’évoquent l’art précolombien. Est-ce que c’est quelque chose qui t’inspire ? Quelle forme d’art t’inspire ?
Je suis autodidacte, je n’ai fait aucune école d’art. Beaucoup de choses m’inspirent. Tout ce que j’ai emmagasiné depuis l’enfance. Au départ, on m’a un peu assimilé à l’art brut, avec cette façon spontanée de travailler. Je me retrouve aussi dans le courant de la Figuration Libre.
Je n’ai pas un truc particulier. Je fonctionne à l’impulsion. Je vais puiser partout et nulle part. Je n’en sais rien moi-même.
Je trouve que tu fais du all over. Tu remplis toute la surface …
Comme les êtres humains remplissent la planète.
Tu remplis toute la surface des toiles avec des signes.
Avec des signes, avec des bonshommes, avec des immeubles. Souvent, je me bats pour laisser du blanc. Parfois j’y arrive, parfois je n’y arrive pas. J’essaie de laisser un peu d’air, mais j’ai beaucoup de mal. Je pense qu’il y a cette surpopulation dans mon travail qui est en corrélation avec l’homme sur terre. Mais c’est plus complexe que ça. Alors, je ne réfléchis pas trop. Je fais et je n’analyse pas.
Certains tableaux sont très grands, plus grand que la taille humaine. Pourquoi ?
J’ai commencé à travailler sur des petits formats. J’ai mis longtemps à arriver aux grands formats. C’est vrai que le grand format est assez exaltant parce qu’on part dedans, on ne sait pas où l’on va.
Avec le petit format, on peut se perdre aussi, mais on est comme dans un petit cadre. On reste dedans. On flotte. Alors qu'avec le grand format, on nage, on ne sait pas si on va arriver quelque part.
Au départ, j’ai fait un grand format parce qu’on s’attaque aux choses. Je me suis attaqué au grand format.
Tes supports sont multiples, il n’y a pas que de la toile sur châssis. Il y a une toile tendue entre deux barres.
C’est fonctionnel pour l’enrouler et la transporter plus facilement. C’est aussi une question financière, monter sur châssis, cela coûte cher. Je ne sais pas quand je vais arrêter la toile, c’est pour ces raisons que l’aspect bâche convient à mon travail. Je me suis arrêté là, j’aurais pu continuer. Cela peut monter encore et encore, il n’y a pas réellement de fin. Je pourrais faire le pan d’un immeuble, c’est une question de temps et d’envie bien sûr.
Pourquoi peins-tu avec des mots et des lettres ?
Quand je pense à un truc, je le marque. Tout à coup, il y a « 2 » qui vient, « à bientôt », « donde esta el rey ». Je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça. Je ne me censure pas. Parfois j’écris un truc, et après cela se fond, cela disparaît.
Il y a toujours des personnages et des immeubles. C’est pour évoquer la ville, l’univers urbain ?
Je vis dans la ville. J’habite à Aubervilliers, je travaille à Pantin. Je suis dans la ville, donc forcément, je regarde autour de moi et ce que je vois, ce sont des immeubles, des gens, des voitures, des cafés.
Est-ce que tu fais de la culture populaire, de la contre-culture, avec tes jouets, tes petits personnages ?
C’est la matière qui me dirige. Je parcours les vides greniers. Je regarde les choses qui traînent par terre dans les rues. Je ramasse. Cette fois, c’était des jouets en brocante. J’ai acheté un énorme sac de jouets. Puis un deuxième et un troisième.
C’est la multitude qui m’intéresse. Je ne savais pas ce que j’allais faire avec ces jouets. C’est la matière d’abord. J’ai trouvé ça rigolo, ludique. Mon travail n’est pas du tout intellectuel.
Tu utilises toujours du bleu de céruléum et du jaune.
J’aime les couleurs franches, vives. Le rouge, rouge sang, le jaune soleil, le bleu céleste, les couleurs opaques et couvrantes. Parfois aussi, je malaxe tout ça. Mais j’aime bien quand ça pète.
Site web : http://corelia.roche.free.fr
L’atelier de Corélia Roché est situé au Ventre de la Baleine à Pantin
http://www.labaleine.org
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