La galerie parisienne Antoine Levi présente « Substance », une exposition de groupe, jusqu’au 4 juillet 2013. Chaque œuvre interagit physiquement avec le lieu d’exposition, que soit le sol, les murs ou l’air ambiant. Nous trouvons notamment les travaux du suisse Kilian Ruthemann, des américains G. Küng et Sean Townley, de l’italien Davide Bertocchi ainsi que du collectif France Fiction.
France Fiction
Bibelots sur tapis vert
De multiples figurines cohabitent entre des plaques de verre. L’installation, un empilement d’objets sur une table de jeu, parait immobile et mystérieuse. Mais, à force de regarder, nous pensons à la maquette d’un immeuble dans lequel vivent et évoluent des petits personnages. Les objets, des bibelots, des cailloux, des pelotes, soutiennent par superposition quatre plaques de verre.
Kilian Ruthemann
Le passe muraille
Deux vitres sont collées au mur sans le toucher. La colle noire, bien visible, possède en effet une épaisseur. Avec cette œuvre, nous sommes dans la dimension du mur. Celui-ci acquiert un souffle, une présence. Les vitres font office de cadres. Cadres rectangulaires marqués par le bord du verre. Mais aussi cadres de l’espace « de vie » de l’œuvre. Les vitres enserrent contre le mur une épaisseur d’air et de colle qui le met en perspective.
G. Küng
Vapeur d’artiste
Une feuille de plastique transparente est remplie d’eau et d’encre. L’évaporation du liquide dans l’air est marquée par la diminution du niveau dans le cône de plastique. Nous avons un mouvement physique vers le spectateur qui va respirer les particules issues de l’œuvre d’art. Avec cette installation, le geste artistique s’éloigne du mur : le plastique pointe vers le centre de la pièce. Il prend également de la hauteur, étant fixé plus haut que la taille humaine.
Davide Bertocchi
Objets volants non identifiés
Deux sphères contenant un liquide visqueux sont chacune posées sur un piédestal. Elles surplombent deux disques vinyles dont on imagine entendre la musique. Ici, on vole dans l’espace. Chaque boule est montée sur un trépied. Dans les sphères, le liquide est profond et sombre. Il y apparait une immensité comme un ciel de nuit. On croit sentir du mouvement avec les disques prêts à tourner et le liquide frémissant à la moindre secousse.
Sean Townley
D’après l’antique
Une sculpture de patte de chat est posée sur le sol. Elle parait inspirée de l’antiquité égyptienne, comme si le Louvre faisait une apparition à la galerie Antoine Levi. C’est une statue terrienne, qui vient du sous-sol, des bas-fonds, du fond des âges. La sculpture est doublement immobile. Elle ne bouge pas. De plus, comme elle représente une patte de chat privée d’un corps et des autres pattes, elle ne « peut pas » se mouvoir. Une œuvre énigmatique, qui questionne. Comme un point d’interrogation sur le sol de la galerie.
« SUBSTANCE »
Jusqu’au 4 juillet 2013
Galerie Antoine Levi
44, rue Ramponeau
75020 Paris
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