Dans le Ventre de la Baleine (ateliers d’artistes à Pantin en Seine-Saint-Denis), nous rencontrons Jean-Philippe Brunaud, artiste peintre. Il nous présente ses toiles de 2008 à 2012. Nous y voyons, pour les plus anciennes, des sujets familiers dans des environnements inquiétants, et pour les plus récentes, de magnifiques paysages de montagnes (qui peuvent aussi inspirer l’interrogation).
« Sans titre », acrylique sur toile, 2008, est un diptyque. Sur un fond bleu ciel, une fillette en jean, les mains sur les hanches, fait la moue. Les autres éléments, qui semblent flotter dans ce ciel, sont plus abstraits : une sorte de grand doigt peinturluré, des formes arrondies, dont une est composée de coulures bleu-vert. Sur la moitié supérieure du tableau, un trait vert serpente de droite à gauche. Jean-Philippe Brunaud nous explique sa démarche : « c’est le principe du ciel bleu. Il fait beau, mais en réalité, pas tant que ça. J’ai voulu placer des personnages, en lien avec la réalité, dans un monde organique assez étrange ».
« Elle tombe », acrylique et encre sur toile, 2009 : Occupant le centre de la toile, une masse noire avec des traces descendantes comme une cascade. En bas, des circonvolutions de matières, des coulures, des grosses touches de peintures. En haut, un vaste mouvement de pinceau couleur rose clair avec un éclair bleu. « La thématique, c’est l’explosion, nous explique l’artiste, je cherchais à rendre la puissance de l’explosion et du changement que cela peut opérer. A l’origine, il y a un champignon atomique au centre. J’avais une image qui était très puissante, mais je n’arrivais pas à retrouver cette puissance. Et à un moment donné, le champignon a disparu et il ne restait plus que les retombées. C’est pour cela qu’elle s’appelle « elle tombe ».
« Le principe de l’iceberg », acrylique et huile sur toile, 2009 : des éléments sont rassemblés en cercle. Nous voyons des formes organiques, des couleurs rouges et vertes, des anneaux, des aplats arrondis. En bas, un rond blanc lumineux trône sur une sorte d’écrin rouge. L’ensemble flotte dans un paysage psychédélique. Nous croyons voir des falaises sur les côtés du tableau. En haut, une ligne d’horizon et une terre lointaine. L’artiste commente cette toile : « De la série d’explosions, je suis arrivé à une petite série qui s’appelle « le principe de l’iceberg ». Il y a toujours le désir de parler de la puissance, de l’explosion. Les choses sont imbriquées les unes dans les autres, c’est organique. Il y a quelques éléments d’architecture, de science fiction, des formes anthropomorphiques. A chaque fois, sur ces toiles, le principe est le même : on a la partie extérieure en haut, le ciel, où il ne se passe pas grand chose. Tout ce qui est puissant se passe en dessous, c’est planqué. Ca a démarré avec une toile où la partie du ciel était un champignon atomique, l’image de la violence par excellence. Et en fait, la violence était vraiment en dessous ».
« Step by step », acrylique et huile sur toile, 2011. Une sorte de long couloir rouge marron, qui s’enfonce dans la toile. Le bout du couloir est dans l’ombre. Les parois sont illuminées, en aplats ocre, coulants, avec des masses rouge brillant au plafond. Au premier plan, une souche d’arbre nous barre le chemin. Jean-Philippe Brunaud explique qu’il a senti le besoin de « renouer avec l’espace tel qu’on le connaît, le paysage. Mais le paysage, cela passe par une série de tunnels. C’est une longue série que j’ai commencé il y a plus d’un an, qui s’appelle « In / Out ». Ce qui m’intéressait, c’était l’idée de ce qui est devant, de ce qui est derrière. De ce qui est avant, de ce qui est après. De la vie, de la mort. Tout un ensemble de choses avec l’idée d’un cheminement ».
« Arrivé là, je m’arrêtais », acrylique et huile sur toile, 2011, est un vaste paysage de montagnes qui forment l’horizon. Une rivière s’enfonce dans cette vallée. Il y a des couleurs très fortes : les montagnes sont peintes en blanc, bleu et vert acidulé. Le ciel est une sorte d’immense rideau vert et noir avec des taches rouges. Une toile originale, fortement structurée, avec la chaîne de montagne horizontale et les traits verticaux dans le ciel. L’artiste s’en explique : « Là où j’en suis aujourd’hui, avec cette série, qui vaut plus pour les paysages que pour les tunnels, c’est de l’ordre de quelque chose de caché, des paysages intérieurs, des univers perdus. L’invitation au voyage dont je parlais avec la perspective, elle est dans une sorte de quête. La quête passe par le voyage. La quête de quelque chose de perdu, que je cherche à retrouver et que j’invite à aller chercher. Pourquoi dans les montagnes ? Pour moi, c’est assez personnel. Cela a un sens par rapport à mon histoire. Si j’ai peint des montagnes, c’est parce que je cherchais une charge dans la peinture. Et cette charge, quand je suis à la montagne, je la sens très directement. Donc, c’était naturel. Je voulais sortir une puissance, la montagne en tant que paysage par rapport à la morne plaine ».
Que trouverons-nous dans ces paysages boisés et montagneux ? Où nous mènera cette marche spirituelle ? Les toiles de Jean-Philippe Brunaud sont une invitation au voyage, à la randonnée dans les montagnes, terres étrangères où nous nous retrouverons. Nous nous élevons mentalement en regardant ces lointains paysages. Notre esprit s’évade dans ces lieux inconnus et presque mystiques que nous avons hâte de découvrir.
Site Web : http://jphbrunaud.free.fr/
Le Ventre de la Baleine, ateliers d’artistes à Pantin (93) : www.labaleine.org
« Sans titre », acrylique sur toile, 2008, est un diptyque. Sur un fond bleu ciel, une fillette en jean, les mains sur les hanches, fait la moue. Les autres éléments, qui semblent flotter dans ce ciel, sont plus abstraits : une sorte de grand doigt peinturluré, des formes arrondies, dont une est composée de coulures bleu-vert. Sur la moitié supérieure du tableau, un trait vert serpente de droite à gauche. Jean-Philippe Brunaud nous explique sa démarche : « c’est le principe du ciel bleu. Il fait beau, mais en réalité, pas tant que ça. J’ai voulu placer des personnages, en lien avec la réalité, dans un monde organique assez étrange ».
« Elle tombe », acrylique et encre sur toile, 2009 : Occupant le centre de la toile, une masse noire avec des traces descendantes comme une cascade. En bas, des circonvolutions de matières, des coulures, des grosses touches de peintures. En haut, un vaste mouvement de pinceau couleur rose clair avec un éclair bleu. « La thématique, c’est l’explosion, nous explique l’artiste, je cherchais à rendre la puissance de l’explosion et du changement que cela peut opérer. A l’origine, il y a un champignon atomique au centre. J’avais une image qui était très puissante, mais je n’arrivais pas à retrouver cette puissance. Et à un moment donné, le champignon a disparu et il ne restait plus que les retombées. C’est pour cela qu’elle s’appelle « elle tombe ».
« Le principe de l’iceberg », acrylique et huile sur toile, 2009 : des éléments sont rassemblés en cercle. Nous voyons des formes organiques, des couleurs rouges et vertes, des anneaux, des aplats arrondis. En bas, un rond blanc lumineux trône sur une sorte d’écrin rouge. L’ensemble flotte dans un paysage psychédélique. Nous croyons voir des falaises sur les côtés du tableau. En haut, une ligne d’horizon et une terre lointaine. L’artiste commente cette toile : « De la série d’explosions, je suis arrivé à une petite série qui s’appelle « le principe de l’iceberg ». Il y a toujours le désir de parler de la puissance, de l’explosion. Les choses sont imbriquées les unes dans les autres, c’est organique. Il y a quelques éléments d’architecture, de science fiction, des formes anthropomorphiques. A chaque fois, sur ces toiles, le principe est le même : on a la partie extérieure en haut, le ciel, où il ne se passe pas grand chose. Tout ce qui est puissant se passe en dessous, c’est planqué. Ca a démarré avec une toile où la partie du ciel était un champignon atomique, l’image de la violence par excellence. Et en fait, la violence était vraiment en dessous ».
« Step by step », acrylique et huile sur toile, 2011. Une sorte de long couloir rouge marron, qui s’enfonce dans la toile. Le bout du couloir est dans l’ombre. Les parois sont illuminées, en aplats ocre, coulants, avec des masses rouge brillant au plafond. Au premier plan, une souche d’arbre nous barre le chemin. Jean-Philippe Brunaud explique qu’il a senti le besoin de « renouer avec l’espace tel qu’on le connaît, le paysage. Mais le paysage, cela passe par une série de tunnels. C’est une longue série que j’ai commencé il y a plus d’un an, qui s’appelle « In / Out ». Ce qui m’intéressait, c’était l’idée de ce qui est devant, de ce qui est derrière. De ce qui est avant, de ce qui est après. De la vie, de la mort. Tout un ensemble de choses avec l’idée d’un cheminement ».
« Arrivé là, je m’arrêtais », acrylique et huile sur toile, 2011, est un vaste paysage de montagnes qui forment l’horizon. Une rivière s’enfonce dans cette vallée. Il y a des couleurs très fortes : les montagnes sont peintes en blanc, bleu et vert acidulé. Le ciel est une sorte d’immense rideau vert et noir avec des taches rouges. Une toile originale, fortement structurée, avec la chaîne de montagne horizontale et les traits verticaux dans le ciel. L’artiste s’en explique : « Là où j’en suis aujourd’hui, avec cette série, qui vaut plus pour les paysages que pour les tunnels, c’est de l’ordre de quelque chose de caché, des paysages intérieurs, des univers perdus. L’invitation au voyage dont je parlais avec la perspective, elle est dans une sorte de quête. La quête passe par le voyage. La quête de quelque chose de perdu, que je cherche à retrouver et que j’invite à aller chercher. Pourquoi dans les montagnes ? Pour moi, c’est assez personnel. Cela a un sens par rapport à mon histoire. Si j’ai peint des montagnes, c’est parce que je cherchais une charge dans la peinture. Et cette charge, quand je suis à la montagne, je la sens très directement. Donc, c’était naturel. Je voulais sortir une puissance, la montagne en tant que paysage par rapport à la morne plaine ».
Que trouverons-nous dans ces paysages boisés et montagneux ? Où nous mènera cette marche spirituelle ? Les toiles de Jean-Philippe Brunaud sont une invitation au voyage, à la randonnée dans les montagnes, terres étrangères où nous nous retrouverons. Nous nous élevons mentalement en regardant ces lointains paysages. Notre esprit s’évade dans ces lieux inconnus et presque mystiques que nous avons hâte de découvrir.
Site Web : http://jphbrunaud.free.fr/
Le Ventre de la Baleine, ateliers d’artistes à Pantin (93) : www.labaleine.org
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