Margalit Berriet, artiste, commissaire d’expositions, a fondé l’association Mémoire de l’Avenir. Elle permet ainsi, via l’art et la culture, et dans le cadre de projets éducatifs et artistiques, l’échange et la découverte interculturelle.
Elle nous a reçu dans la galerie de l’association située dans le quartier de Belleville à Paris.
Nicolas Goulette : J’ai vu sur votre site Internet que vous organisez des ateliers pour les enfants et des visites de musées. J’ai vu notamment l’Institut du Monde Arabe, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. Est ce que vous organisez des visites dans d’autres musées que ceux-la ? Lesquels ?
Margalit Berriet : Oui, il y a le musée du quai Branly, le musée d’art moderne de la ville de Paris, il y a le centre Georges Pompidou. Il y a beaucoup de musées à Paris qu’on visite, sur l’idée du dialogue interculturel et de la rencontre entre les différences. Ce n’est pas toujours la culture qui peut être la différence. Cela peut être le social, la différence fille - garçon, petit ou grand, le handicap, etc. Toutes les formes qui nous posent des problèmes dans la société pour accepter l’autre.
Est-ce que vous privilégiez les expositions autres que celles de l’histoire de l’art occidentale ?
Oui, évidemment. C’est l’Institut du Monde Arabe, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. Après, c’est le musée du quai Branly où toutes les cultures se croisent. Il y manque l’occident d’ailleurs, c’est grave pour moi. C’est un défaut, même si c’est le concept du musée. Il y a aussi Saint Germain en Laye (le Musée d'archéologie nationale), on n’y va jamais parce que c’est un peu trop loin, mais il représente la même idée sur l’Occident. C’est la culture occidentale païenne, la culture des tribus occidentales avant qu’on arrive à cette idée des nations qui est quand même très moderne.
Vous êtes aussi un lieu d’exposition. Comment choisissez-vous les artistes que vous exposez ?
Il y a plusieurs critères. Malheureusement, nous n’avons pas le statut de sélectionner les artistes uniquement en allant les chercher, parce qu’on est complètement alternatif. On vit avec le soutien de la ville, de l’état, par rapport à tout ce qu’on fait comme travail de terrain. La galerie est à moitié subventionnée par la ville de Paris, plutôt un tiers. Et le reste, c’est nous et les artistes. Donc il y a déjà la volonté des artistes de vouloir travailler avec nous. Il y a des artistes dont nous trouvons qu’ils ne sont pas à notre goût. Il ne faut aucune remarque raciste, anti X ou Y. Tout travail qui sort un peu de l’éthique qu’on tient, c’est non.
Combien faites vous d’expositions par an ?
Cela dépend. On essaie d’en faire de dix à onze par an. C'est-à-dire une fois par mois. Ce n’est pas toujours facile.
Ce n’est qu’à Paris ? Ce n’est pas ailleurs en France ou à l’étranger ?
Si. On expose pas mal au centre culturel français de Nazareth. On a une convention qui n’est pas encore très claire, mais on a déjà fait trois grandes expositions à Nazareth. On a exposé des artistes palestiniens et israéliens, de toute culture. Il y a des juifs, des chrétiens, des musulmans, des druzes, des bédouins, et toutes les autres cultures qui sont réunies là-bas : les polonais, les hongrois, les russes. Tout le monde se réunit et l’exposition a toujours un thème. On a eu le thème de la mère et l’enfant, le thème de l’Aïd, une fête musulmane qui correspond à l’histoire d’Abraham qui sacrifie son fils pour Dieu.
Les carthaginois, comme les Mayas au Mexique, avaient des traditions de sacrifice des jeunes enfants et des jeunes filles à des dieux. Et, avec Abraham, c’est la première loi des droits de l’enfant. On ne sacrifie pas l’enfant, on sacrifie l’animal. Cette fête est célébrée par les musulmans dans la fête de l’Aïd, pendant laquelle on mange beaucoup de mouton, et chez les juifs aussi. Mais chez les juifs, c’est devenu la fête du nouvel an, qui était avant au printemps, et qui est maintenant en septembre. C’est la même idée, autour de cette histoire. C’est la fête de l’enfance. On a fait une belle exposition autour de l’enfant. C’était intéressant parce qu’on a eu des débats avec les artistes. Ils étaient musulmans, juifs, chrétiens, druzes, et ils ne connaissaient même pas l’origine de l’histoire de l’Aïd. C’est intéressant d’avoir discuté de cela.
J’ai vu sur votre site Internet que vous évoquez les symboles dans l’art. Est-ce exact ?
C’est exact de manière très simpliste, parce que le symbole a pris plein de connotations très différentes au travers de l’histoire. On essaie de démontrer que les êtres humains, n’importe où, qu’ils viennent de Chine ou de la grotte Chauvet, jusqu’aux grottes de l’Amérique ou de l’Australie, ont eu des idéogrammes. C’est une manière dont les êtres humains ont compris le monde, ont compris le corps humain, les yeux, le nez, les oreilles, le nombril, les cheveux, tout ce qui se réfère au corps, à l’animal, à la nature, la montagne, les champs, les couleurs, etc… et jusqu’aux objets. C’est inscrit partout chez nous à travers des idéogrammes qui sont un peu comme des lettres. C’est la base de la communication humaine, qui existe jusqu’à aujourd’hui. Les neuroscientifiques travaillent beaucoup sur cela pour essayer de comprendre comment on trouve des formes communes à travers le monde entier qui ont 35000, 40000 ans et jusqu’à aujourd’hui.
N’importe quelle œuvre d’art va finalement utiliser les mêmes briques. Par contre, comment on les compose, et qu’est ce qu’on attribue à ces briques, c’est très différent. D’où vient la diversité, la recherche de la différence ? Deux frères dans la même famille ne vont pas exprimer de la même manière ni dire la même chose, mais ils vont utiliser le même idéogramme de communication. Ce n’est pas juste le langage parlé, ce n’est pas juste le langage dessiné, mais ce sont tous les idéogrammes. Par exemple, l’eau, à travers le monde, a été décrit comme cette vague de zigzags, le nombril comme une spirale. Ce sont des idéogrammes qu’on voit aussi chez les bébés jusqu’à ce qu’ils commencent l’apprentissage de la lecture et l’écriture, qui deviennent plus abstraites.
On se demande pourquoi l’art est universel. Qu’est ce qui est universel dans l’art ? Pour moi, c’est cette hypothèse là. On arrive à comprendre n’importe quel art à travers ce langage commun. En même temps, la signification sera toujours très différente. Mais si on est intuitif, si on est sensible, si on se laisse aller en face de n’importe quel message artistique, on va arriver à comprendre. On amène des adolescents, des femmes, des hommes à des expositions de cultures très différentes, et ils arrivent à les comprendre si ils se laissent aller un peu par rapport à ce langage intuitif, sensible qu’il y a au monde. Et après, on peut se renforcer par les traditions différentes, les cultures différentes.
Donc cela renvoie aux arts premiers, aux arts antiques, aux arts préhistoriques. Est-ce que ce sont des références, des sources d’inspiration, dans vos activités ?
Ce n’est pas une inspiration, c’est l’ensemble de l’humanité. C'est l’histoire de l’humanité, le miroir de l’humanité, c’est la mémoire, ce sont les mémoires au pluriel. Il n’y a pas une mémoire au singulier, il n’y a pas une histoire au singulier. Tout cela n’est pas une inspiration, ce sont des tissages.
Vous parlez d’identité individuelle et collective, de la mémoire, des différentes cultures via l’art. Comment s’exprime l’identité collective dans les pratiques artistiques, qui sont plutôt individuelles ?
Vous touchez une problématique qui pour nous est aussi une problématique pédagogique, et pas uniquement artistique. Ce n’est pas vrai qu’on est d’abord des enfants d’une communauté. Ce n’est pas vrai qu’on est héritier d’une communauté ou d’une autre. Ce n’est pas parce qu’on est né dans une famille X, dans une ville, dans une culture chrétienne, qu’on est uniquement cela. On est d’abord un homme ou une femme. On est d’abord une fille ou un garçon, à des âges différents, avec cette capacité à dire : « je ne suis pas d’abord musulman, pas d’abord juif, pas d’abord chrétien, pas d’abord français, mais j’ai quelque chose à dire, parce ce que je suis unique, parce que je vois le monde comme tout le monde, mais je compose différemment. »
Après, effectivement, on ne peut jamais faire abstraction de tout ce cercle qui nous entoure, notre famille, notre rue, notre culture, notre mémoire plurielle, qui fait qu’on a déjà un message individuel qui devient collectif. On ne peux pas échapper à parler de soi sans plein de références. On va travailler dans le groupe, avec les petits enfants qui disent : « c’est à moi, c’est à moi, tu ne le touches pas. » Les enfants se disputent, ils ne veulent pas donner leurs jouets. On va voir la même chose chez les plus grands enfants. On travaille avec les collèges et lycées. Et on va voir la même chose chez les femmes, les adultes.
Donc on va travailler d’abord individuellement. Chacun va faire quelque chose qui se nourrit déjà de son propre moi, avec tout le reste qui est autour de moi. Et après, à un moment, on va faire une installation collective avec cela. Par exemple, chacun travaille sur des tee-shirts sur ses parties du corps, et on dit : « maintenant, on va déchirer un peu le tee-shirt pour faire une installation collective. » Là, c’est devenu un drame total. Comment on va déchirer un truc à moi pour mettre avec les autres ? Et c’est là qu’on arrive à parler de ce que c’est être collectif, vivre ensemble. C’est aussi l’équation qui touche à la liberté, à la démocratie. Tout ça, on va le toucher à travers l’art. Comment pouvons-nous vivre en démocratie, où on se dit que chacun peut faire comme il veut, ce qu’il veut, quand il veut, mais en se limitant à la liberté des autres. C’est très complexe.
Mémoire de l’avenir
45/47, rue Ramponneau
75020 Paris
www.memoire-a-venir.org
Exposition « Légèreté », jusqu’au 04/04/2012
Elle nous a reçu dans la galerie de l’association située dans le quartier de Belleville à Paris.
Nicolas Goulette : J’ai vu sur votre site Internet que vous organisez des ateliers pour les enfants et des visites de musées. J’ai vu notamment l’Institut du Monde Arabe, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. Est ce que vous organisez des visites dans d’autres musées que ceux-la ? Lesquels ?
Margalit Berriet : Oui, il y a le musée du quai Branly, le musée d’art moderne de la ville de Paris, il y a le centre Georges Pompidou. Il y a beaucoup de musées à Paris qu’on visite, sur l’idée du dialogue interculturel et de la rencontre entre les différences. Ce n’est pas toujours la culture qui peut être la différence. Cela peut être le social, la différence fille - garçon, petit ou grand, le handicap, etc. Toutes les formes qui nous posent des problèmes dans la société pour accepter l’autre.
Est-ce que vous privilégiez les expositions autres que celles de l’histoire de l’art occidentale ?
Oui, évidemment. C’est l’Institut du Monde Arabe, le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme. Après, c’est le musée du quai Branly où toutes les cultures se croisent. Il y manque l’occident d’ailleurs, c’est grave pour moi. C’est un défaut, même si c’est le concept du musée. Il y a aussi Saint Germain en Laye (le Musée d'archéologie nationale), on n’y va jamais parce que c’est un peu trop loin, mais il représente la même idée sur l’Occident. C’est la culture occidentale païenne, la culture des tribus occidentales avant qu’on arrive à cette idée des nations qui est quand même très moderne.
Vous êtes aussi un lieu d’exposition. Comment choisissez-vous les artistes que vous exposez ?
Il y a plusieurs critères. Malheureusement, nous n’avons pas le statut de sélectionner les artistes uniquement en allant les chercher, parce qu’on est complètement alternatif. On vit avec le soutien de la ville, de l’état, par rapport à tout ce qu’on fait comme travail de terrain. La galerie est à moitié subventionnée par la ville de Paris, plutôt un tiers. Et le reste, c’est nous et les artistes. Donc il y a déjà la volonté des artistes de vouloir travailler avec nous. Il y a des artistes dont nous trouvons qu’ils ne sont pas à notre goût. Il ne faut aucune remarque raciste, anti X ou Y. Tout travail qui sort un peu de l’éthique qu’on tient, c’est non.
Combien faites vous d’expositions par an ?
Cela dépend. On essaie d’en faire de dix à onze par an. C'est-à-dire une fois par mois. Ce n’est pas toujours facile.
Ce n’est qu’à Paris ? Ce n’est pas ailleurs en France ou à l’étranger ?
Si. On expose pas mal au centre culturel français de Nazareth. On a une convention qui n’est pas encore très claire, mais on a déjà fait trois grandes expositions à Nazareth. On a exposé des artistes palestiniens et israéliens, de toute culture. Il y a des juifs, des chrétiens, des musulmans, des druzes, des bédouins, et toutes les autres cultures qui sont réunies là-bas : les polonais, les hongrois, les russes. Tout le monde se réunit et l’exposition a toujours un thème. On a eu le thème de la mère et l’enfant, le thème de l’Aïd, une fête musulmane qui correspond à l’histoire d’Abraham qui sacrifie son fils pour Dieu.
Les carthaginois, comme les Mayas au Mexique, avaient des traditions de sacrifice des jeunes enfants et des jeunes filles à des dieux. Et, avec Abraham, c’est la première loi des droits de l’enfant. On ne sacrifie pas l’enfant, on sacrifie l’animal. Cette fête est célébrée par les musulmans dans la fête de l’Aïd, pendant laquelle on mange beaucoup de mouton, et chez les juifs aussi. Mais chez les juifs, c’est devenu la fête du nouvel an, qui était avant au printemps, et qui est maintenant en septembre. C’est la même idée, autour de cette histoire. C’est la fête de l’enfance. On a fait une belle exposition autour de l’enfant. C’était intéressant parce qu’on a eu des débats avec les artistes. Ils étaient musulmans, juifs, chrétiens, druzes, et ils ne connaissaient même pas l’origine de l’histoire de l’Aïd. C’est intéressant d’avoir discuté de cela.
J’ai vu sur votre site Internet que vous évoquez les symboles dans l’art. Est-ce exact ?
C’est exact de manière très simpliste, parce que le symbole a pris plein de connotations très différentes au travers de l’histoire. On essaie de démontrer que les êtres humains, n’importe où, qu’ils viennent de Chine ou de la grotte Chauvet, jusqu’aux grottes de l’Amérique ou de l’Australie, ont eu des idéogrammes. C’est une manière dont les êtres humains ont compris le monde, ont compris le corps humain, les yeux, le nez, les oreilles, le nombril, les cheveux, tout ce qui se réfère au corps, à l’animal, à la nature, la montagne, les champs, les couleurs, etc… et jusqu’aux objets. C’est inscrit partout chez nous à travers des idéogrammes qui sont un peu comme des lettres. C’est la base de la communication humaine, qui existe jusqu’à aujourd’hui. Les neuroscientifiques travaillent beaucoup sur cela pour essayer de comprendre comment on trouve des formes communes à travers le monde entier qui ont 35000, 40000 ans et jusqu’à aujourd’hui.
N’importe quelle œuvre d’art va finalement utiliser les mêmes briques. Par contre, comment on les compose, et qu’est ce qu’on attribue à ces briques, c’est très différent. D’où vient la diversité, la recherche de la différence ? Deux frères dans la même famille ne vont pas exprimer de la même manière ni dire la même chose, mais ils vont utiliser le même idéogramme de communication. Ce n’est pas juste le langage parlé, ce n’est pas juste le langage dessiné, mais ce sont tous les idéogrammes. Par exemple, l’eau, à travers le monde, a été décrit comme cette vague de zigzags, le nombril comme une spirale. Ce sont des idéogrammes qu’on voit aussi chez les bébés jusqu’à ce qu’ils commencent l’apprentissage de la lecture et l’écriture, qui deviennent plus abstraites.
On se demande pourquoi l’art est universel. Qu’est ce qui est universel dans l’art ? Pour moi, c’est cette hypothèse là. On arrive à comprendre n’importe quel art à travers ce langage commun. En même temps, la signification sera toujours très différente. Mais si on est intuitif, si on est sensible, si on se laisse aller en face de n’importe quel message artistique, on va arriver à comprendre. On amène des adolescents, des femmes, des hommes à des expositions de cultures très différentes, et ils arrivent à les comprendre si ils se laissent aller un peu par rapport à ce langage intuitif, sensible qu’il y a au monde. Et après, on peut se renforcer par les traditions différentes, les cultures différentes.
Donc cela renvoie aux arts premiers, aux arts antiques, aux arts préhistoriques. Est-ce que ce sont des références, des sources d’inspiration, dans vos activités ?
Ce n’est pas une inspiration, c’est l’ensemble de l’humanité. C'est l’histoire de l’humanité, le miroir de l’humanité, c’est la mémoire, ce sont les mémoires au pluriel. Il n’y a pas une mémoire au singulier, il n’y a pas une histoire au singulier. Tout cela n’est pas une inspiration, ce sont des tissages.
Vous parlez d’identité individuelle et collective, de la mémoire, des différentes cultures via l’art. Comment s’exprime l’identité collective dans les pratiques artistiques, qui sont plutôt individuelles ?
Vous touchez une problématique qui pour nous est aussi une problématique pédagogique, et pas uniquement artistique. Ce n’est pas vrai qu’on est d’abord des enfants d’une communauté. Ce n’est pas vrai qu’on est héritier d’une communauté ou d’une autre. Ce n’est pas parce qu’on est né dans une famille X, dans une ville, dans une culture chrétienne, qu’on est uniquement cela. On est d’abord un homme ou une femme. On est d’abord une fille ou un garçon, à des âges différents, avec cette capacité à dire : « je ne suis pas d’abord musulman, pas d’abord juif, pas d’abord chrétien, pas d’abord français, mais j’ai quelque chose à dire, parce ce que je suis unique, parce que je vois le monde comme tout le monde, mais je compose différemment. »
Après, effectivement, on ne peut jamais faire abstraction de tout ce cercle qui nous entoure, notre famille, notre rue, notre culture, notre mémoire plurielle, qui fait qu’on a déjà un message individuel qui devient collectif. On ne peux pas échapper à parler de soi sans plein de références. On va travailler dans le groupe, avec les petits enfants qui disent : « c’est à moi, c’est à moi, tu ne le touches pas. » Les enfants se disputent, ils ne veulent pas donner leurs jouets. On va voir la même chose chez les plus grands enfants. On travaille avec les collèges et lycées. Et on va voir la même chose chez les femmes, les adultes.
Donc on va travailler d’abord individuellement. Chacun va faire quelque chose qui se nourrit déjà de son propre moi, avec tout le reste qui est autour de moi. Et après, à un moment, on va faire une installation collective avec cela. Par exemple, chacun travaille sur des tee-shirts sur ses parties du corps, et on dit : « maintenant, on va déchirer un peu le tee-shirt pour faire une installation collective. » Là, c’est devenu un drame total. Comment on va déchirer un truc à moi pour mettre avec les autres ? Et c’est là qu’on arrive à parler de ce que c’est être collectif, vivre ensemble. C’est aussi l’équation qui touche à la liberté, à la démocratie. Tout ça, on va le toucher à travers l’art. Comment pouvons-nous vivre en démocratie, où on se dit que chacun peut faire comme il veut, ce qu’il veut, quand il veut, mais en se limitant à la liberté des autres. C’est très complexe.
Mémoire de l’avenir
45/47, rue Ramponneau
75020 Paris
www.memoire-a-venir.org
Exposition « Légèreté », jusqu’au 04/04/2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire