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samedi 25 août 2012

Le minimalisme américain

Une des salles du Centre Pompidou est consacrée aux peintres minimalistes américains. Non seulement les toiles sont minimalistes, mais l’accrochage l’est également. Dans cette grande pièce blanche se trouvent quatre tableaux : un sur chaque mur.

Commençons par une toile de la canadienne naturalisée américaine Agnes Martin (1912 – 2004). « Untitled 1 , 1984, peinture acrylique, plâtre et crayon sur toile » est blanche avec de fins traits horizontaux au crayon. Elle vibre et résonne.

En face d’Agnes Martin se trouve un tableau de Robert Ryman (né en 1930 aux Etats-Unis) : « Chapter, 1981, huile sur toile, métal ». Cette toile est d’un blanc immaculé. C’est une peinture qui brille sous les projecteurs du plafond.

Sur les deux autre murs, face à face, deux tableaux plus sombres. Ellsworth Kelly (né en 1923 aux Etats-Unis) avec sa toile « Dark Blue Panel, 1985, huile sur toile », et Brice Marden (né en 1938 aux Etats-Unis), avec « Thira, 1979, huile et cire sur toile ».

Concernant les deux toiles blanches, les murs sur lesquels elles sont accrochées sont comme des écrins. Ces toiles sont ici des bijoux qui flashent et qui éblouissent de leur blancheur.

Pour les deux tableaux sombres, les murs blancs agissent comme des révélateurs. Nous assistons à une confrontation entre les œuvres et les murs avec bien sûr une domination des œuvres. Les toiles trônent comme des rois hégémoniques.

Les artistes ont-ils rêvés à ces accrochages élitistes, à cette blancheur dans laquelle baignent leurs productions ? Ces œuvres minimalistes sont des recherches éthérées. Tellement éthérées qu’elles finissent par fusionner avec les murs blancs. La greffe prend.

Peut-être faut-il présenter les tableaux monochromes dans un environnement plus vivant, dans une salle en désordre aux murs encombrés, au milieu de multiples objets.

Centre Pompidou
75004 Paris

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