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vendredi 25 juillet 2014

Le 6b

Depuis 2010, 140 artistes occupent l'ancien siège social d'Alstom à Saint-Denis (93). Baptisé le 6b, l'immeuble se trouve en plein cœur d'un quartier en reconstruction. Les résidents, des plasticiens, des graphistes, des compagnies de danse, cherchent à pérenniser ce lieu. Le propriétaire, le groupe Brémond, est le promoteur qui rénove le quartier.

La façade du 6b avec les « totems » du sculpteur colombien Raul Cortes Castaneda


3 questions à Julien Beller, fondateur et président de l'association le 6b :

Nicolas Goulette : Pourquoi cela s'appelle le 6b ?

Julien Beller : En fait, l'adresse, c'est 6-10 quai de Seine. Au début, quand je négociais avec quelqu'un de chez Alstom, j'avais compris 6 bis. Du coup, au moment de la fondation de l'association, les gens pensaient que c'était 6 bis. Et on a dit 6b.


Nicolas Goulette : J'ai entendu dire que l'immeuble était classé monument historique.

Julien Beller : Non, il n'a jamais été classé. Par contre il est inventorié. Il est à un endroit où on dit que c'est du patrimoine industriel. On ne peut pas faire n'importe quoi sur la façade. Mais ce n'est pas un immeuble classé au patrimoine.


Nicolas Goulette : Quel est l'avenir du lieu ? Cela va se rénover ? Les loyers vont-ils être plus chers ?

Julien Beller : La question se joue dans deux ou trois ans quand le quartier sera rénové autour. Il faudra rénover ce bâtiment. Le propriétaire a prévu d'investir de l'argent dans ce bâtiment : 7 millions d'euros. Le problème est que, si il investit seul, cela fera 700 000 euros de loyer par an. C'est trop cher pour nous. Aujourd'hui, c'est 11 euros du mètre carré mensuel pour nos résidents toutes charges comprises : camion, espaces communs et accompagnement. On a dix salariés. Passer à 700 000 euros de loyer, cela ne sera pas possible. Ce qu'on est en train de faire, c'est de réunir des partenaires autour de la table et leur dire : bon, vous voulez quoi ? Soit il faut payer 700 000 euros de loyer et ce sera plutôt sur le modèle d'une pépinière d'entreprises avec des gens qui sont capables de payer 25 euros du mètre carré mensuel. Soit cela restera un terreau d'émergence, d'informel, de rencontres, de sociabilité, etc. Et là il faut de l'argent public. Elle est simple, l'équation.


Le 6b
6-10 quai de Seine
93200 Saint-Denis

http://www.le6b.fr

vendredi 18 juillet 2014

Martial Raysse

Martial Raysse est né en 1936. Le Centre Pompidou à Paris lui consacre une rétrospective jusqu’au 22 septembre 2014. Martial Raysse, dans les années 1960, a réalisé des tableaux fait de toiles découpées et de luminaires.

Faux tableaux, vrai artiste

« Spring Morning »
1964
Huile sur toile, feuillage artificiel et néon
130 x 95,5 cm

Avec « Spring Morning », Martial Raysse utilise ses propres matériaux pour créer une œuvre qui rayonne et qui brille. Dans un coin du tableau, un néon illumine l’environnement. « Spring Morning » est composé d’une étendue de peinture verte et de feuilles factices. Les feuilles apportent de la fraicheur et de la sérénité.

Le sujet est donc bien réel. La guirlande de feuilles n’est pas peinte. Ce n’est pas une peinture de végétation, le coin de la toile est découpé, mais c’est bien une œuvre d’art.

Martial Raysse tourne en dérision l’histoire de la peinture. Il a fait une série de tableaux composés de deux toiles mises l’une au-dessus de l’autre. Avec Martial Raysse, le spectateur est soumis à un contraste entre deux plans, deux surfaces de tableaux qui se chevauchent.


Martial Raysse
jusqu’au 22 septembre 2014

Centre Pompidou
Paris