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dimanche 3 mars 2013

Stéphane Dafflon


La peinture par la bande

Le 22 février 2013 avait lieu le vernissage de l’exposition de Stéphane Dafflon à la galerie Air de Paris. Stéphane Dafflon est né en 1972 en Suisse. Il joue avec le blanc des toiles et des murs. Le blanc du fond est son véritable sujet. En l’entourant de traits de peintures, il en fait une œuvre.

Dans la première pièce de la galerie se trouvent des toiles entourées de bordures formant des cadres gais et humoristiques. Jusqu’ici, rien de nouveau. Mais ce qui est étonnant, c’est que l’artiste a également peint des bandes colorées sur les murs. Nous y voyons une sorte d’encadrement d’un travail virtuel.

Les bordures sont appliquées avec une telle minutie que l’on s’appuie sur une solidité sans faille en regardant l’exposition. C’est le signe d’un professionnalisme rigoureux et rafraîchissant. 

« AST 216 » (AST comme acrylique sur toile) est une grande toile entourée d’une bordure multicolore : jaune citron, vert « herbe », bleu profond. Le mur sur lequel est accroché le tableau résonne avec celui-ci. De sorte qu’on peut imaginer qu’il n’y a qu’un cadre coloré. Et que nous regardons le mur lorsque nous regardons la toile. 

« AST 217 » est verticale. C’est un passage qui s’ouvre sur un espace blanc. Les œuvres de Stéphane Dafflon semblent s’ouvrir sur un espace, une profondeur à travers le mur. 

Continuons notre visite dans les autres salles de la galerie. Il y en a quatre. Deuxième salle, « AST 220 », puis troisième salle, « AST 221 ». Ces toiles sont toujours blanches. Les liserés colorés sont toujours présents mais ils ne sont pas cantonnés aux bords. L’artiste a lancé les traits de peinture au travers des tableaux, les coupant en deux ou en trois.

L’exposition fait la part belle au blanc. Blanc des toiles, blanc des murs révélé par leurs bordures colorées. Le travail de peinture est très pointu, très fini. Les bandes sont impeccablement droites. Les aplats de couleurs, uniformes, sont presque industriels. Dans la première salle, les tableaux ont plus de présence que les murs car les bordures de ceux-ci sont pâles. Mais quand on avance dans l’exposition, les murs prennent de plus en plus de pouvoir, jusque dans la quatrième salle, la plus grande, la plus vide en ce soir de vernissage, où il y a le moins de tableaux. Ici, ce sont les toiles qui ont les liserés pâles et les murs qui possèdent les véritables cadres. 


Stéphane Dafflon
Du 22 février au 6 avril 2013

Galerie Air de Paris
32, rue Louise Weiss
75013 Paris

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