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samedi 9 juin 2012

Doris Ospina

En quatre tableaux, une artiste colombienne, Doris Ospina, nous raconte le carnaval de Barranquilla. Le carnaval permet de critiquer la société, la religion et les notables. Avec les masques, il n’y a plus de différence sociale. La peinture est le moyen rêvé pour exprimer cette fête égalitaire et contestataire, un tableau n’est-il pas un masque que l’artiste se construit et derrière lequel il se cache pour mieux contester le monde ?

Nous avons rencontré Doris Ospina dans son atelier, à la « Vache Bleue », collectif de poètes, musiciens, sculpteurs, et peintres situé dans le 19ème arrondissement de Paris.

Doris Ospina est née en Colombie. Elle se forme à l’académie « Art Espace » à Medellin. En 1979, elle part au Mexique et s’installe dans les ateliers du palais des Beaux Arts, où elle s’imprègne des œuvres des grands muralistes mexicains, Orozco et Rivera. Elle arrive à Paris en 1981 et s’installe à la Vache Bleue en 2000.

Approchons-nous de plus près des quatre grandes peintures sur toile que Doris Ospina nous montre, et participons nous aussi au carnaval de Barranquilla.

Tout d’abord, nous vivons les « Sortilegio del Carnaval » (sortilèges du carnaval). Ce tableau représente l’attente du carnaval. Tout le monde s’organise pour la fête. On prépare les habits, les plats, l’alcool. Les musiciens arrangent leurs instruments. Cette toile est une féerie de couleurs, rouge sombre, orange concentré. Une mêlée de masques, de têtes, d’yeux dans tous les sens.

Puis vient « El Carnaval en Ebullicion » (le carnaval dans sa fureur). Le tableau est plus ramassé que le précédent. C’est une masse pesante de bleus et de violets. C’est plus sombre, plus inquiétant. Il y a toujours des traits noirs qui entourent et structurent les formes qui ondulent.

Troisième tableau, « Joselito Carnaval » (la mort du carnaval), d’après l’histoire de Joselito qui ne veut pas finir le carnaval. Il ne veut pas s’arrêter. Il s’enivre jusqu’à la mort, refusant d’ôter son masque pour revenir à la vie quotidienne. Le tableau montre le masque de Joselito mourant face à l’esprit qui l’attend dans l’au-delà. Il y a des yeux qui regardent partout, les masques ont mêlés les uns aux autres dans des tons bleus et jaunes verdâtres.

Enfin, nous nous réveillons avec la « Resaca des Carnaval » (la cuite du carnaval). La fête est finie. Nous avons la gueule de bois. Il n’y a plus de masque, tout semble couler, se répandre vers le bas dans les tons verts chauds.



www.dorisospina.com

La Vache Bleue
Association d’artistes
25, Quai de l'Oise
75019 Paris

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