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samedi 4 février 2012

Pascal Foucart

En continuant notre visite du 59 Rivoli, nous rencontrons Pascal Foucart, dont les peintures sont des toiles sur fond noir avec des traits multicolores. Sur certaines toiles, les traits droits ou courbés, déliés, remplissent toute l'œuvre. Dans d'autres, elles ne mordent que les bords, laissant la majorité de la toile noire, avec des marques de coulures noires dessus. Ce sont des toiles abstraites où le noir domine, un noir brillant. Les traits plus ou moins épais sont des présences colorées chaudes, dans ces univers de nuit noire. Il y a des traces, des empreintes colorées, des coulures, des drippings qui parfois envahissent toute la toile. Comme des témoignages d'une présence dans ces larges fonds sombres.

Sur une grande toile, les coulures de peintures ont pratiquement tout recouvert. Seul subsiste une diagonale, une tranchée noire, dans un paysage abstrait jaune et bleu clair. Une tranchée que suivent des éclairs blancs. Sur une autre grande toile, des points multicolores forment la diagonale. De part et d'autre, des traits arrondis, multicolores, semblent repousser le fond noir pour que l'on se fraye un passage.

Une troisième toile rassemble des carrés multicolores. A l'intérieur de ces carrés, des traces rectangulaires bleu, ocre, blanc. Sur une quatrième toile, nous voyons de larges traces arrondies. Elles semblent monter à l'assaut du tableau.

Les tableaux de Pascal Foucart sont des lumières colorées qui sortent du noir. Des éclairs, des fulgurances, comme la lumière d'un phare. Le travail de Pascal Foucart nous montre une direction, une direction personnelle, unique. Les tableaux sont riches de leurs reliefs, de leurs aspérités, faites des épaisseurs de peinture sur ces toiles lourdes et profondes. Ce sont des toiles sombres, mais d'où émergent des lumières, les traces d'un passage.



Pascal Foucart a bien voulu répondre à nos questions. Nous l’en remercions.

Quelle est la source, la genèse de votre travail exposé au 59 Rivoli ?

« C'est un travail sur la décomposition de la lumière, avec les vibrations des couleurs. Je suis très inspiré par ce qu'il se passe dans le ciel. J'essaie de faire quelque chose de plus universel possible, de faire travailler l'œil. De tous temps, on a regardé la lumière, on a regardé au ciel. Aujourd'hui encore, analyser une étoile, analyser sa composition, c'est par la couleur. Remonter dans le lointain dans l'espace, c'est remonter dans le temps, d'où nous venons. J'essaie de faire des choses les plus abstraites possibles, et les moins figuratives possibles, vraiment que sur la couleur.


Quelle est selon vous la place du 59 Rivoli dans le monde de l'art ?

« Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Il y a deux choses : d'un côté, les galeristes, les musées, ce qui se visite ; de l'autre côté, les peintres. On essaie d'être au milieu. On est ouvert, les gens peuvent nous voir travailler. Entre le produit fini et l'homme sur ses deux pieds, on a l'intermédiaire. C'est une idée qu'on a ici, qui est toute bête, qui va avec celle d'occuper des lieux vides, de travailler en collectif. Mais ici, il n'y a pas un style défini, il n'y a pas une école. Il y a des gens qui viennent, il y a des gens qui partent, chacun fait ce qu'il veut. Au niveau marchand, théoriquement, on n'a pas le droit de vendre ici. Au niveau artistique, il n'y a pas d'unité.

« On n'a pas de critère pour accepter les gens (les résidents). C'est sur leur bonne volonté, si ils sont sympas. On a des débutants, des confirmés qui exposent en galeries régulièrement, on a des abstraits. Il manque un peu de conceptuels à mon avis. On a un peu de sculpteurs aussi mais ce n'est pas facile en si peu d'espace. C'est plutôt de la peinture abstraite et figurative, il y a tous les genres, il n' y a pas d'école. Il faudrait poser la question à des gens de l'extérieur, leur demander comment ils nous voient : si ils nous voient comme un lieu de divertissement ou comme un lieu de création. On essaie d'être créatif, j'ose l’espérer.

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